Comment devient-on chasseur de bourgeons ?
Issu d’une famille de vignerons, j’avais pourtant pris un tournant radical à la base puisque j’ai démarré ma carrière comme musicien. J’ai d’ailleurs contribué à monter un spectacle mêlant théâtre et danse contemporaine qui a tourné pendant 1 an. Je suis aussi passionné d’ornithologie, ce qui m’a mené entre autres à travailler en service civil avec les oiseaux pendant plusieurs années. C’est peut-être cette expérience qui m’a donné le goût et la patience de chercher les endroits qui pouvaient révéler leurs trésors. Les hasards de la vie m’ont alors fait croiser la route d’un cueilleur de bourgeons qui m’a initié à son art.
Justement, comment repère-t-on les bons sites de cueillette ?
Tout le savoir-faire consiste à saisir un écosystème : se laisse guider par les essences qui en annoncent d’autres, mais aussi par l’état des plantes et de la végétation qui donne des indications sur leur traitement. Si je repère un site qui se trouve trop près d’une culture utilisant des désherbants, je l’évacue d’emblée. Finalement mon terrain de prédilection est le terrain abandonné qui correspond au stade final avant la forêt. Il est donc particulièrement riche. Certaines espèces d’arbres présentes sur le terrain me permettent d’ailleurs de dater l’abandon du terrain. Pour parvenir à dénicher les sites recherchés, il est souvent nécessaire de couvrir une superficie très vaste en croisant plusieurs données essentielles comme l’altitude, le climat, l’état des sols.
Pourquoi ne pas cultiver les bourgeons directement ?
Officiellement je suis agriculteur car le statut de cueilleur n’est pas reconnu. C’est un statut rare et relativement précaire si l’on ne diversifie pas les essences que nous proposons à la vente. Or, même si ma région permet, grâce à sa diversité de sols liée à l’altitude, de cultiver de nombreuses variétés de plantes, elle ne résume pas à elle seule tous les climats de France. Par exemple, certaines plantes comme la Gentiane et l’Arnica auraient besoin de 200 mètres d’altitude supplémentaire pour pouvoir s’épanouir. D’autre part certaines plantes cultivées n’ont pas la même chromatographie que leur version sauvage, ce qui rend leur culture peu intéressante pour un laboratoire comme HerbalGem. D’autres plantes sont simplement annuelles et non rentables à la culture. Il faut aussi penser à tailler les arbres et à ne pas trop ponctionner de bourgeons pour leur laisser des fruits l’année suivante. En choisissant de faire de la cueillette sauvage, je peux couvrir plus d’une centaine d’essences. C’est plus intéressant et très passionnant. Découvrez d'autres collaborateurs d'HerbalGem ici: https://www.herbalgem.com/blog/512-2/ andnbsp; andnbsp;
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